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Jeudi 21 avril 2016

 
Auditorium CRD
CHARLEVILLE-MÉZIÈRES

Emler Tchamitchian Echampard

Emler Tchamitchian Echampard
photo Dominique Rieffel

Andy Emler : 
piano
Claude Tchamitchian : contrebasse
 Eric Echampard  : batterie

 

Que dire de ce concert ? On en ressort ravi, avec l'impression d'avoir assisté à un moment rare, et d'avoir fait un beau voyage ! ETE, autrement dit Emler / Tchamitchian / Echampard, n'est pas le trio d'un pianiste et de sa rythmique, mais une entité, composée de trois immenses musiciens qui mettent en commun tout leur talent. Je crois que la dernière fois que j'ai ressenti cette sensation de rencontre exceptionnelle au service d'une musique commune, date de plusieurs années avec le trio Humair / Kühn / Jenny-Clark ! Pourtant les musiques de ces deux formations n'ont pas beaucoup de points communs, sinon l'incroyable énergie qu'elles peuvent dégager.
Andy Emler fait sonner le magnifique Yamaha C7X du CRD comme jamais on ne l'a entendu, avec une puissance qui n'exclut pas l'expression de sentiments plus nostalgiques, et bien sûr l'humour et la générosité qu'on lui connaît. On découvre dans ce contexte le magnifique pianiste qui se met un peu en retrait au sein du Mégaoctet .Quel toucher, quelle énergie, et quelle imagination !
Eric Echampard est d'une précision inouïe, avec une maîtrise du son et du geste qui laisse pantois. Il tire de sa batterie toute une variété de sonorités, alternant baguettes, mailloches, balais dont il utilise parfois l'extrémité métallique du manche. On le sent à l'écoute, et très réactif, totalement investi dans la musique qui le traverse. Capable de propulser le groupe dans la transe de tourneries répétitives, il peut aussi faire preuve d'un pointillisme et d'une sobriété exemplaires.
Quant à Claude Tchamitchian, on connaît sa justesse, la chaleur du son, le choix des bonnes notes et son utilisation virtuose de l'archet aussi bien dans les basses profondes que les harmoniques qu'il maîtrise parfaitement et qui nous entraînent dans des contrées inattendues.

Ces trois maîtres à la personnalité indéniable ne font jamais un étalage gratuit de leurs capacités, mais sont dévoués au collectif. Alors, qu'importe si la musique est improvisée ou très écrite, signée Emler ou Tchamitchian (Ces deux-là n'ont rien à prouver en matière de composition, voir le travail pour le Mégaoctet de l'un ou le Louzadsak de l'autre), le résultat est une œuvre unique à la frontière des genres. Citons Jazzmagazine : "Une musique roborative, mêlant écriture, impro, groove, ostinatos obsessionnels, harmonies debussystes et énergie rock, le tout nimbé d'une délicate mélancolie."

Le voyage auquel nous a invité Andy Emler, (qui dès son entrée en scène crée un contact immédiat et chaleureux avec le public), arrive à son terme. Une grande partie du récent cd "Sad and Beautiful" a été jouée ce soir, il est temps de penser au retour...

En rappel, le début d'un prélude de Debussy, "Des Pas Sur la Neige" dérive naturellement vers une composition de Claude Tchamitchian, "Voyage en Comptine", empreinte de la même nostalgie, histoire de se dire au revoir en douceur, enfin presque, Eric Echampard entraînant progressivement le trio ailleurs au son de ses roulements, avant de laisser le calme revenir et la musique s'éteindre lentement. Le public respectueux attend le dernier souffle avant de laisser exploser son contentement.

Patrice Boyer

 

Photos balance et concert Dominique Rieffel


photo Dominique Rieffel


photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel


P
hotos Michel Renaux


photo Michel Renaux



photo Michel Renaux

photo Michel Renaux

photo Michel Renaux


photo Michel Renaux

photo Michel Renaux

photo Michel Renaux

photo Michel Renaux

photo Michel Renaux

photo Michel Renaux


photo Michel Renaux